Mon premier ALEPH - BETH j'apprends à lire l'hébreu

Préface du Grand-Rabbin Haim Korsia
Grand-Rabbin de France, Membre de 'Institut
Lorsque nous ouvrons un livre d'apprentissage d'une langue, nous sommes
toujours frappés par nos souvenirs, par ce qui, enfant, nous intriguait, par le
« mystère » des lettres de l'alphabet et des mots, perçus comme autant de signes
indéchiffrables, comme autant de hiéroglyphes inaccessibles.
Mais qui, enfant, n'a pas connu, après l'apprentissage, la jubilation d'accéder à la
maîtrise des mots qui, par la parole, prennent vie ?
Les lettres et les mots sont comme un élément inerte qui grâce au souffle du
lecteur s'anime au fil des lignes et des pages, et se matérialise et devient réalité.
Mais pour les enfants, plus que tout, il importe de leur enseigner le plaisir avec
l'effort de l'apprentissage. Ainsi, une très belle tradition veut qu'en certaines
occasions, on confectionne de petits gâteaux sucrés en forme de lettre afin que
les enfants, littéralement, trouve de la douceur à «ingurgiter» lalphabet. C'est très
exactement cette joie de la découverte que j'ai trouvée dans l'ouvrage si moderne
et si ludique de Joseph Azoulay.
J'apprends à lire l'hébreu, mon premier Aleph-Beth deviendra, j'en suis persuadé,
l'ouvrage de référence des générations futures qui trouveront un cadre qui ne
limite pas, et une ouverture au-delà des mots. L'enfant apprendra à éduquer sa
main au geste de la création de la lettre avant de faire émerger les sens de la lettre,
comme un écho à l'engagement des Hébreux au pied du Mont Sinai : Nous ferons
et nous entendrons.
Et puis le jeu qui consiste à faire chercher la lettre dans un dessin, un peu comme
le célèbre Où est Charlie ? est une très jolie métaphore de notre capacité à trouver
notre étude dans notre vie quotidienne.
Lorsque l'Eternel sanctionne la génération de la Tour de Babel en mélangeant les
langues, Il veut éduquer les hommes. En effet, il s'agit de les forcer à faire l'effort

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